Page 66 - L'Extension N° 62 / Janvier-Février 2018
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REVOLUTION 4.0












                                       Peut-on innover ailleurs




                                       qu’à la frontière ?













                                       Dr. Michel MORIN
                                       Directeur, Archamps Technopole



                                       Pour prince de lignée cherchant roturière ordinaire, l’altérité prend la saveur de la nouveauté. Il en est
                                       ainsi des précurseurs : la dissemblance les attire, ils s’en approchent, l’épousent, et se surpassent. À
                                       l’heure où nos bonnes manières et conventions nationales les plus établies vibrent et vacillent sous le
                                       bélier de la révolution 4.0, n’est-il pas temps de s’intéresser à l’innovation frontalière ?


                                       Le Grand Genève qui renoue en un point singulier toutes les lignes possibles de partage administratif,
                                       juridique, culturel et spirituel, est le terrain frontalier par excellence où le novateur 4.0 trouve là toutes
                                       les raisons d’exercer son talent pour promulguer le changement inclusif. Dans ce territoire qui abrite
                                       la population la plus solvable d’Europe au cœur de l’écosystème alpin le plus sensible, étreint par le
                                       leader mondial de l’innovation et la deuxième région économique de France, le Grand Genève est
                                       l’atelier bouillonnant des nouvelles consommations exposées à toutes les transitions qu’elles soient
                                       sociétales, énergétiques, environnementales ou numériques.


                                       Quand, posée sur la frontière au sein de cette métropole de tous les possibles, Archamps Technopole
                                       adopte la santé environnementale comme thème d’ancrage stratégique, elle fait bien plus que
                                       répéter une déclaration de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Helsinki en 1994: « la santé
                                       environnementale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui
                                       sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et
                                       esthétiques de notre environnement. Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion,
            CONTRIBUTION CRÉATIVE  66  l’EXTENSION / FÉVRIER 2018
                                       de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter
                                       la santé des générations actuelles et futures ». En effet, il ne s’agit pas de se conformer juste sans
                                       excès ni défaut à une posture d’inspiration initialement sanitaire édictée de longue date, visant
                                       essentiellement à prendre en compte l’impact des polluants sur la santé ; mais il s’agit surtout d’aligner
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